par Henri George

Le 20 janvier 1900, un certain nombre de collectionneurs recevaient la lettre suivante :

Monsieur,

« Quelques collectionneurs, qui s’occupent de la recherche des anciennes correspondances postales, des papiers timbrés, des autographes et, en général, de ce que l’on dénomme « collections de porte-feuille », ont eu la pensée de mettre leurs efforts en commun et de fon­der une Société historique, archéologique et artistique, qui permettrait de grouper les recherches faites de divers côtés et les publierait dans un Bulletin. « Dans le but de réaliser ce pro­gramme, ils viennent faire appel à votre concours et vous demander s’ils pourraient compter sur votre adhésion. « Lorsque le nombre d’acceptations sera suffisant, une réunion préparatoire aura lieu, dans laquelle seront étudiés, d’un commun ac­cord, les détails d’organisation de la Société. « Les soussignés vous seraient très reconnaissants de leur faire part de vos réflexions et de leur indiquer, en même temps, les noms et adresses de personnes susceptibles de s’intéresser à ce projet. « Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de nos sentiments très distingués ».

Henry VIVAREZ, Ingénieur, Ancien élève de I’École Polytechnique.
A. DEVAUX, Graveur-Héraldiste.
Paul FLOBERT, de la Société historique d’Auteuil et de Passy,
Lucien RAULET, Bibliothécaire-Conservateur honoraire de la Société de Géographie commerciale.
Gaston LECLAIR, Collectionneur à Rouen.
Ainsi sous l’égide des cinq signataires de cette lettre, naissait la Société « le Vieux Papier ».

Le 21 février 1900, un bureau provisoire était constitué avec Henri Vivarez comme Président, Georges Crest, Vice-Président, Paul Flobert, Secrétaire Général, et Marcel Monmarché, Trésorier. Au 1er avril 1900, la Société comptait 35 adhérents, dont la liste était publiée dans son bulletin n° 1, bulletin de 32 pages vendu 3 F.

L’acte de naissance officiel de la Société était dressé, le 19 mai 1900, par un arrêté du Préfet de Police Lépine – qui s’est immortalisé plus par un célèbre concours d’inventions que par ses innovations en matière de police – arrêté qui autorisait « l’association organisée à Paris sous la dénomination de « le Vieux Papier » à se constituer et à fonctionner régu­lièrement ». Étaient annexés à cet arrêté les statuts de la nouvelle société. Sur ces débuts, on pourra consulter aussi l’article d’Adolphe Aynaud, « Naissance du  »Vieux Papier » », VP, fasc. 200, juillet 1962, p. 217-222..

Il était notamment précisé dans ces statuts que pour être admis dans la Société, il fallait être présenté par deux membres. Sa principale activité, déterminée par les statuts, consistait dans la publication d’un bulletin. La cotisation qui donnait droit au service du bulletin était fixée à 12 F. Sur la base du cours actuel du « louis » aux alentours de 600 F, la cotisation serait aujourd’hui de 360 francs lourds. Nous n’en sommes pas là…

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Évolution des effectifs de la Société

À la fin de sa première année d’existence, la Société comptait 66 mem­bres ; en 1902, ils étaient 78, en 1903, 130. L’effectif se stabilisa autour de ce chiffre jusqu’en 1914. Comme toutes les associations, la Société « le Vieux Papier » connut les difficultés dues à la guerre et, de surcroît, fut très affaiblie par le décès, en 1915, de son Président-fondateur, Henri Vivarez, qui avait été le principal artisan de son développement.

La remise en route en 1919 fut assez rapide sous la présidence de Paul Flobert. La Société prospéra à nouveau pour atteindre, en 1927, un effectif de 114 adhérents. Mais cette prospérité fut de courte durée au point que la Société entra en sommeil de 1932 à 1935 avec l’interruption totale de ses diners et de son bulletin. En octobre 1935, l’effectif était tombé à 35 membres. Sous l’impulsion du professeur Olivier et de René Thiébault, la Société reprit vie progressivement : elle comptait, en 1937, 74 adhérents, 112 en 1938, 119 en 1939. Après la déclaration de guerre et pendant l’occupation, elle eut à nouveau une activité réduite jusqu’à la Libération. En 1946, la Société comptait 185 membres et, depuis, son effectif n’a cessé de croître pour atteindre, en 1963, 360. Depuis 1982, nous sommes arrivés à un effectif record de plus de 500 membres.

En feuilletant les listes générales des membres établies depuis l’origine avec une périodicité irrégulière (fixée aujourd’hui à 3 ans), on voit appa­raître – et disparaître aussi, hélas ! – des noms bien évocateurs. Sans vouloir faire une anthologie, ni un palmarès, qu’il me soit permis d’évoquer certains de ces noms (en m’en tenant aux défunts pour n’éveiller la susceptibilité de personne parmi les vivants). Dès 1902, on voit appa­raître Paul Beurdeley, avocat à la Cour, maire du 8e arrondissement ; un grand nom pour les amateurs d’autographes : la veuve Gabriel Charavay ; un des plus grands collectionneurs de gravures et documents sur Paris : G. Hartmann ; un spécialiste de Caen et de son imagerie : le Dr René Hélot ; un nom célèbre chez les philatélistes : Arthur Maury ; le rédacteur des guides Joanne : Monmarché ; l’ancêtre d’une dy­nastie : Louis Saffroy, libraire et archiviste (accompagné, dès 1906, des Saffroy frères au Pré St-Gervais) ; Tumbeuf dont les collections funè­bres de vieux papiers sont passées en vente ces années dernières et, bien sûr, le président-fondateur Henri Vivarez.

En 1906, arrivent Achille Bertarelli, le célèbre Milanais spécia­liste de l’imagerie italienne ; le non moins célèbre Dr Cabanes, spécia­liste de l’histoire de la médecine ; le collectionneur que chacun de nous rêve d’être : Henry-René D’Allemagne, archiviste-paléographe ; un « lyon­nais » (tel était le seul titre dont il avait orgueilleusement orné son ex-libris) : Justin Godart, avocat, député, ministre ; un spécialiste de la reliure : Léon Gruel ; un collectionneur d’ex-libris bien connu des Lor­rains : Antoine de Mahuet.

En 1908, on relève les noms du Dr Octave Claude, qui sut rassem­bler une collection unique d’imagerie populaire ; Philippe Levêque de Vilmorin qui, bien entendu, s’intéressait à « tout ce qui a trait à la bota­nique » ; Gustave Fouju, Président de la Société des amis de la Beauce ; Émile Van Heurck à Anvers, le spécialiste de l’imagerie flamande ; le Dr Eugène Olivier, qui fut Président de la Société de 1928 à 1962.

En 1910, Clément Janin, qui s’intitule « iconophile » ; Paul Jary ; René Perrout, auteur de l’ouvrage fondamental sur les images d’Épinal ; Charles Sadoul, de Nancy, dont les collections sont célèbres en Lorraine, fondateur de la revue Le Pays lorrain. 1912 voit adhérer à la Société John Grand-Carteret, mondialement connu de tous les vieux papiéristesnote. Notons ici l’apparition de ce lexème important que nous portons fièrement encore aujourd’hui (avec un trait d’union : vieux-papiériste). Nous travaillons à le faire reconnaître par l’Académie française..

Dans l’immédiat après-guerre arrivent de nouvelles recrues : Émile Lafuma, Paul Marteau, un nom qu’aucun collectionneur de cartes à jouer ne peut ignorer ; Jean Seguin, bibliothécaire archiviste d’Avranches (père de notre collègue Jean-Pierre Seguin, dont le nom évoque – entre autres choses – pour nous, les « canards ») ; l’abbé (devenu par la suite monseigneur) Jean Gaston, le spécialiste des images de confré­rie ; Pierre Foury, connu de tous ceux qui s’intéressent à la « chose militaire » ; les imprimeurs Félix Lahure el de Nobelle ; René Saulnier, qui fut avec notre collègue Pierre-Louis Duchartre, le « défri­cheur » de l’imagerie populaire.

Je m’arrêterai, plus près de nous avec, en 1935, René Thiébault, qui fut un très actif et très dévoué Secrétaire Général de 1938 à 1958 ; en 1939, Edmond Bomsel, un émule du Dr Claude, et le graveur Georges Villa, père de notre collègue Mme Nicole Villanote. Devenue Mme Zebline et longtemps fidèle de nos réunion, décédée en 2009.

Le Bulletin

Le premier numéro du bulletin parut le 1er avril 1900. Il comportait 32 pages. Il était imprimé à Lille par l’imprimerie Lefebvre-Ducrocq, puis, à partir de 1936, par l’imprimerie L. Tonverne et Ch. Chaudieux à Aulun, et, enfin, depuis la Libération, par l’ «Imprimerie Moderne» à Auxerrenote. C’est désormais, depuis octobre 2006, l’imprimerie France-Quercy (groupe CPI), à Mercuès (près de Cahors), qui assure ce service. Le format du bulletin n’a pratiquement pas varié depuis l’origine.

De 1902 à 1914, il fut proposé aux membres de la Société un tirage de luxe sur beau papier moyennant un supplément de 8 F (or) porté à 10 F en 1913.

Dès l’origine, une règle – que les nécessités financières de notre Société ne nous ont pas, hélas !, per­mis d’abandonner – fut posée : les auteurs d’articles étaient invités à prendre à leur charge les frais d’établissement de l’illustration.
L’illustration a été parfois cons­tituée par l’insertion dans le bulletin d’un document original : carte pos­tale, chromo publicitaire, étiquette de fromage, timbre poste, vignette… C’est là un usage.
Le bulletin a suivi les vicissitudes de notre Société rappelées plus haut : dans la période faste qui a précédé la guerre de 1914, tandis que sa périodicité se maintenait à 6 numéros par an, son volume s’est accru jusqu’à atteindre 96 pages par numéro. Il a dû être ramené à une périodicité et un volume plus réduits pen­dant la guerre.

Le chiffre du tirage du bulletin a bien entendu varié en fonction du nombre des adhérents, avec une certaine marge de sécurité. C’est cette marge qui nous permet de procurer encore à nos collègues des numéros anciens qui malheureusement s’épuisent rapidement.

À certaines périodes, le bulletin a comporté quelques annonces publi­citaires. Partisans et adversaires de la publicité continuent de s’opposer au sein de notre Société. Sans trancher ce problème, il faut néanmoins reconnaître que c’est une voie dans laquelle on ne peut s’engager qu’avec prudence. À tout le moins, pourrait-on ouvrir une rubrique de « recher­ches» et d’ « échanges »…

Les dîners du Vieux Papier

C’est le 25 mars 1903 qu’eut lieu le premier diner du Vieux Papier au restaurant du Printemps, 7, rue du Havre. Il avait été annoncé dans le bulletin par l’avis suivant :

« On nous a fait remar­quer à diverses reprises com­bien il était regrettable que les membres de la Société « Le Vieux Papier » n’aient pas des occasions plus fréquentes de se rencontrer et d’échanger leurs idées et leurs pièces de collections.

Nous avons pensé que le meilleur moyen de répondre à ce désir était de se réunir en un dîner mensuel très simple, à date fixe, permettant à nos amis de province de combiner leurs projets de voyages à Pa­ris avec cette date, et à ceux qui ne pourraient assister au diner de venir nous rejoindre ensuite.

« Nous avons fait choix à cet effet du Restaurant du Printemps, rue du Havre, n° 7, où le prix du diner, vin compris, sera de 4 francsnote. Soit environ 31 euros en 2009, ce qui n’était en effet pas très cher., café, liqueurs et service en sus, la salle restant à notre disposition toute la soirée.

Le diner aura lieu le qua­trième mercredi de chaque mois à sept heures précises.

Les personnes qui seront désireuses d’y assister, de même qu’aux dîners suivants, voudront bien en aviser le Président 48 heures d’avance afin qu’il puisse faire préparer le nombre de couverts nécessaires.

Nous espérons que cette tentative sera couronnée de succès, car elle ne peut que resserrer les liens si cordiaux qui nous unissent pour la plu­part, et au grand avantage du développement de notre Société ».

Les propos tenus par le Président Vivarez à la fin de ce diner, qui comptait 17 participants, méritent d’être rapportés dans leur intégralité :

« Mes chers Collègues,

Permettez-moi de prendre la parole, non pour porter un toast (le caractère presque lacédémonien de ces modestes agapes n’en comporte pas), mais pour vous exprimer toute la joie que j’éprouve, et que vous par­tagez certainement, en nous voyant ainsi réunis.

On dirait vraiment que les idées les plus simples sont celles qui font le plus péniblement leur chemin. Voilà trois ans que notre Société existe et c’est aujourd’hui, seulement, que nous réalisons ce qui aurait dû être le premier article de notre programme : l’organisation de réunions fréquentes, pour nous mettre souvent en contact, pour apprendre à nous connaître et à nous apprécier les uns les autres, et donner à notre jeune Société la cohésion et l’esprit de corps sans lesquels aucune association ne peut espérer avoir une carrière durable.

« Un éloquent et spirituel avocat, M. Léon Cléry, prétend, dans une intéressante étude que le Temps d’hier soir reproduisait, que la pre­mière préoccupation de tout groupement d’amateurs est de fonder un diner mensuel. « C’est toujours ainsi qu’on commence, quitte au bout de quelque temps, ajoute-t-il avec malice, quand des hommes sont réunis et surtout des collectionneurs, à se jeter les plats à la tête. Les collectionneurs, dit-il encore, et surtout les bibliophiles, sont les plus honnêtes gens du monde, habituellement lettrés, érudits, d’une éducation parfaite et d’un sens moral très pur. Ce qui n’empêche qu’il faut les qualités spéciales d’une diplomatie très souple et très avisée pour les faire vivre ensemble pendant long­temps, sans qu’ils donnent à leur Président plus d’embarras qu’il ne convient ».

« Je regrette, à bien des titres, que l’auteur de ces lignes ne soit pas des nôtres. Il se convaincrait aisément que le tableau qu’il a tracé de l’insociabilité des collectionneurs est vraiment trop poussé au noir.

« Pour ma part, je pourrais, avec une expérience déjà assez longue, lui donner l’assurance que le rôle de Président ne m’a causé aucun em­barras, qu’il m’a été au contraire rendu par tous agréable et facile, et que je n’ai eu à souffrir, en quoi que ce soit, de l’insuffisance absolue de mes talents diplomatiques.

« Ne prenons donc pas trop au sérieux la boutade d’un homme d’esprit qui ne menace nos futures réunions d’aucun danger réel. Regrettons, bien au contraire, que leur inauguration ait été si tardive. Mieux vaut tard que jamais, dit le proverbe. Puissions-nous nous retrouver ainsi chaque mois, en un noyau fidèle qui sera, en quelque sorte, le bataillon sacré des vieux papiéristes.

« Pour que l’effectif de ce bataillon aille sans cesse en grossissant, pour que ces réunions répondent à nos espérances et exercent autour de nous attraction profitable, il faut que nous trouvions le moyen de leur donner un intérêt sans cesse renouvelé.

« C’est là, pour votre bureau, une tâche qui ne laisserait pas d’être inquiétante, s’il n’était sûr de pouvoir compter sur le concours de tous et de chacun. Et nous sommes d’autant plus certains de ce concours bienveillant que nous en avons, dès aujourd’hui, une preuve des plus encourageantes.

« Un diner, et surtout un diner comme celui-ci, qui groupe des ama­teurs d’archéologie et d’art, ne peut se concevoir sans un menu où l’énumération des mets soit accompagnée d’une illustration symbolique.

« Nous aurions été certainement très embarrassés, cette fois, pour vous en offrir un qui fût digne de vous et de notre Société, sans l’aide providentielle de notre collègue, M. Marteau, qui m’a exprimé ses regrets de ne pouvoir être des nôtres ce soir, et auquel je vous demande de voter des remerciements chaleureux. (Applaudissements).

« Avec une bonne grâce extrême, il a, en quelques jours, établi le petit chef-d’œuvre que vous avez sous les yeux, et qui ravira d’aise tous ceux d’entre nous qui, présents ou absents, ont au cœur l’amour des vieilles cartes à jouer.

« Regardez attentivement l’image qui orne votre menu. Elle reproduit le valet de trèfle du jeu de Jehan Volay, dont le monogramme figure sur l’écu et le fer de la hallebarde de ce farouche soldat. M. Marteau l’a fidèlement copié sur le précieux original qui est une des pièces capitales de sa riche collection que plusieurs d’entre vous connaissent, et qui compte tant de raretés inestimables.

« Jehan Volay, dit M. Boiteau d’Ambly, dans son livre sur Les cartes à jouer et la cartomancie [Pari, Hachette, 1854], est le cartier le plus connu de tous ceux qui exerçaient leur art, en France, au XVIe siècle. Il fabriquait ses cartes dans les dernières années du règne de François Ier. Nous avons des échantillons de ses ouvrages. Ses figures sont laides, lourdes ; il les désigne par des caractères gothiques. Comme Julien Rosnet, comme Pierre Leroux, Guillaume Guérin, Claude Astier, J. Gayrand et les autres cartiers de ce temps, il fabrique à la fois des cartes françaises et des tarots. On trouve souvent dans ces jeux les valets cuirassés et la salade sur la tête ; c’est le temps des guerres cruelles. Remarquez le bel œil de ce terrible valet qu’on croirait détaché d’une collection de crustacés. Il a flairé un huguenot ; il porte la main à son épée ; le sang coulera. »

« Nous sommes donc, grâce à M. Marteau, en possession d’un premier menu, original, d’une exécution irréprochable, qui constituerait, presque à lui seul, une justification suffisante de l’idée qui a présidé à notre réunion d’aujourd’hui, si elle avait besoin, d’être légitimée.

« Son seul défaut est de créer un précédent un peu lourd pour l’avenir. Heureusement, les artistes sont nombreux dans notre Société, et il n’est peut-être pas trop téméraire d’espérer qu’ils ne laisseront pas pro­tester la lettre de change que nous tirons sur leur bonne volonté.

« Mais si les menus sont appelés à être un des attraits de nos futurs dîners, s’ils doivent en rester des souvenirs durables dont la collection aura plus tard une valeur toute particulière à nos yeux, leur contempla­tion ne saurait être l’aliment unique de nos réunions.

« Notre dévoué Secrétaire général, M. Flobert, va tout à l’heure nous montrer comment on peut et comment on pourra, chaque mois, à son exemple et avec le concours de tous, faire naître une causerie sur un sujet déterminé, et donner à nos soirées une fin qui soit digne de leur commencement. Nous nous occuperons ce soir, sous sa direction, des images de piété.

« Plusieurs d’entre nous ont, à son appel, apporté des extraits de leurs collections. »

La tradition des menus du Vieux Papier était ainsi créée. Elle se maintint sans défaillance jusqu’au 102e diner. Mais le coût croissant des frais de gravure, de reproduction et d’impression interrompit cette tradition et ce ne fut que de façon occasionnelle que, par la suite, et grâce à la générosité des conférenciers, des menus furent offerts aux convives. Nous essayons de reprendre cette tradition, mais ce n’est pas sans difficulté. La liste de ces menus a été dressée en 1938 par M. Roger Braun. Elle est reproduite plus loin et complétée par la liste des diners de 1938 à 1982.

À une certaine période, il était possible pour ceux qui n’avaient pu assister aux diners de se faire envoyer les menus, moyennant un léger supplément d’abonnement. C’est là une possibilité que nous souhaiterions pouvoir rétablir.

Conclusion

Pour conclure ce bref historique, je ne puis mieux faire que de re­prendre les propos de notre fondateur, Henri Vivarez, à l’Assemblée géné­rale de 1903 :

« Quel doit être notre idéal ?

« Hélas ! il ne sied guère à de pauvres petits comme nous de pré­tendre à des ambitions trop hautes. Nous ne pouvons certainement rêver d’avoir, comme le Touring Club, 85 000 sociétaires.

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