À la fin de sa première année d’existence, la Société comptait 66 membres ; en 1902, ils étaient 78, en 1903, 130. L’effectif se stabilisa autour de ce chiffre jusqu’en 1914. Comme toutes les associations, la Société « le Vieux Papier » connut les difficultés dues à la guerre et, de surcroît, fut très affaiblie par le décès, en 1915, de son Président-fondateur, Henri Vivarez, qui avait été le principal artisan de son développement.
La remise en route en 1919 fut assez rapide sous la présidence de Paul Flobert. La Société prospéra à nouveau pour atteindre, en 1927, un effectif de 114 adhérents. Mais cette prospérité fut de courte durée au point que la Société entra en sommeil de 1932 à 1935 avec l’interruption totale de ses diners et de son bulletin. En octobre 1935, l’effectif était tombé à 35 membres. Sous l’impulsion du professeur Olivier et de René Thiébault, la Société reprit vie progressivement : elle comptait, en 1937, 74 adhérents, 112 en 1938, 119 en 1939. Après la déclaration de guerre et pendant l’occupation, elle eut à nouveau une activité réduite jusqu’à la Libération. En 1946, la Société comptait 185 membres et, depuis, son effectif n’a cessé de croître pour atteindre, en 1963, 360. Depuis 1982, nous sommes arrivés à un effectif record de plus de 500 membres.
En feuilletant les listes générales des membres établies depuis l’origine avec une périodicité irrégulière (fixée aujourd’hui à 3 ans), on voit apparaître – et disparaître aussi, hélas ! – des noms bien évocateurs. Sans vouloir faire une anthologie, ni un palmarès, qu’il me soit permis d’évoquer certains de ces noms (en m’en tenant aux défunts pour n’éveiller la susceptibilité de personne parmi les vivants). Dès 1902, on voit apparaître Paul Beurdeley, avocat à la Cour, maire du 8e arrondissement ; un grand nom pour les amateurs d’autographes : la veuve Gabriel Charavay ; un des plus grands collectionneurs de gravures et documents sur Paris : G. Hartmann ; un spécialiste de Caen et de son imagerie : le Dr René Hélot ; un nom célèbre chez les philatélistes : Arthur Maury ; le rédacteur des guides Joanne : Monmarché ; l’ancêtre d’une dynastie : Louis Saffroy, libraire et archiviste (accompagné, dès 1906, des Saffroy frères au Pré St-Gervais) ; Tumbeuf dont les collections funèbres de vieux papiers sont passées en vente ces années dernières et, bien sûr, le président-fondateur Henri Vivarez.
En 1906, arrivent Achille Bertarelli, le célèbre Milanais spécialiste de l’imagerie italienne ; le non moins célèbre Dr Cabanes, spécialiste de l’histoire de la médecine ; le collectionneur que chacun de nous rêve d’être : Henry-René D’Allemagne, archiviste-paléographe ; un « lyonnais » (tel était le seul titre dont il avait orgueilleusement orné son ex-libris) : Justin Godart, avocat, député, ministre ; un spécialiste de la reliure : Léon Gruel ; un collectionneur d’ex-libris bien connu des Lorrains : Antoine de Mahuet.
En 1908, on relève les noms du Dr Octave Claude, qui sut rassembler une collection unique d’imagerie populaire ; Philippe Levêque de Vilmorin qui, bien entendu, s’intéressait à « tout ce qui a trait à la botanique » ; Gustave Fouju, Président de la Société des amis de la Beauce ; Émile Van Heurck à Anvers, le spécialiste de l’imagerie flamande ; le Dr Eugène Olivier, qui fut Président de la Société de 1928 à 1962.
En 1910, Clément Janin, qui s’intitule « iconophile » ; Paul Jary ; René Perrout, auteur de l’ouvrage fondamental sur les images d’Épinal ; Charles Sadoul, de Nancy, dont les collections sont célèbres en Lorraine, fondateur de la revue Le Pays lorrain. 1912 voit adhérer à la Société John Grand-Carteret, mondialement connu de tous les vieux papiéristesnote. Notons ici l’apparition de ce lexème important que nous portons fièrement encore aujourd’hui (avec un trait d’union : vieux-papiériste). Nous travaillons à le faire reconnaître par l’Académie française..
Dans l’immédiat après-guerre arrivent de nouvelles recrues : Émile Lafuma, Paul Marteau, un nom qu’aucun collectionneur de cartes à jouer ne peut ignorer ; Jean Seguin, bibliothécaire archiviste d’Avranches (père de notre collègue Jean-Pierre Seguin, dont le nom évoque – entre autres choses – pour nous, les « canards ») ; l’abbé (devenu par la suite monseigneur) Jean Gaston, le spécialiste des images de confrérie ; Pierre Foury, connu de tous ceux qui s’intéressent à la « chose militaire » ; les imprimeurs Félix Lahure el de Nobelle ; René Saulnier, qui fut avec notre collègue Pierre-Louis Duchartre, le « défricheur » de l’imagerie populaire.
Je m’arrêterai, plus près de nous avec, en 1935, René Thiébault, qui fut un très actif et très dévoué Secrétaire Général de 1938 à 1958 ; en 1939, Edmond Bomsel, un émule du Dr Claude, et le graveur Georges Villa, père de notre collègue Mme Nicole Villanote. Devenue Mme Zebline et longtemps fidèle de nos réunion, décédée en 2009.